dimanche 30 novembre 2008

Douillou s'pique ingliche ?

Une façon très simpliste de s'exprimer Outre-Manche...

La liste n'est pas exhaustive. Toute proposition sera la bienvenue.


Ail ou radis ? Are you ready? (Êtes-vous prêt ?)

Cinq salopes - Thanks a lot - (Merci beaucoup)

Débile - The bill - (L'addition)

Mords mon nez - More money - (Plus d'argent)

On le donne à ces connes - Hold on a second - (Ne quittez pas un instant)

Toute ta queue traîne - To take a train - (Prendre le train)

Qu'on gratte tous les jeunes ! - Congratulations! - (Félicitations !)

Marie qui se masse - Merry Christmas - (Joyeux Noël)

Oui Arlette - We are late - (Nous sommes en retard)

Mais dîne Franz - Made in France - (Fabriqué en France)

Il se pique Germaine - He speaks German - (Il parle allemand)

Ahmed a l'goût de tripes - I made a good trip - (J'ai fait un bon voyage)

Youssef vole ma femme au lit - You saved all my family - (Tu as sauvé toute ma famille)

Sale teint de pépère - Salt and pepper - (Le sel et le poivre)

Six tonnes de chair - Sit on the chair - (Asseyez-vous sur la chaise)

Dix nourrices raidies - Dinner is ready - (Le dîner est prêt)

Beaune-Toulouse - Born to lose - (Né pour perdre)

Les slips tout gais serrent - Let's sleep together - (Dormons ensemble)

Guy vomit sous mon nez - Give me some money - (Donne-moi un peu d'argent)

Ame coquine - I'm cooking - (Je cuisine)

Délicate et saine - Delicatessen - (Épicerie fine)

Deux bouts de chair - The butcher - (Le boucher)

Varices de grosseur - Where is the grocer? - (Où est l'épicier ?)

C'est que ça pèle - Sex appeal - (Attirance sexuelle)

Ma queue perd son alcool - Make a personal call - (Passer un coup de fil personnel)

Gousse d'aïl- Good Bye - (Au revoir)





samedi 29 novembre 2008

Miousic.

J'ai ouïe dire que les cours d'Education Musicale à l"IUFM n'était pas très folichons.
En général, les chants seraient plus adaptés aux voix féminines que masculines... Alors, pour réparer ce manque, je propose une chanson très masculine voire virile... qui pourrait être enseignée...

Han !!! Dé !!!


Morales
envoyé par papy7


Ou celle-ci très actuelle !!!



Plus sérieusement, suggérez aux profs d'aller faire un tour à cette adresse:

http://stepfan.free.fr/dos/musik.htm

vendredi 28 novembre 2008

Lettre d'un "résistant"

25.11.2008

Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy

Montpellier, le 25 novembre 2008,

Cazals Bastien
Montpellier
à
Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris


Monsieur le Président de la République,

Si je prends la liberté de vous écrire cette lettre, c'est qu'aujourd'hui, en tant qu'enseignant et directeur d'école comme en tant que citoyen, je suis en colère, proche de la révolte. Je ne peux plus me taire. Je me dois de réagir.

Permettez-moi, tout d'abord, d'insister sur l'expression de mon profond attachement et de mon immense respect pour cette République française dans laquelle j'ai eu la chance de venir au monde. Je suis attaché à ce pays car je considère qu'à certaines périodes de sa longue histoire, il s'y est dit, écrit et fait de si belles choses. Outre l'immense patrimoine culturel qu'elle a constitué, la France – tout particulièrement de sa révolution de 1789 au programme du Conseil National de la Résistance, en passant par la République et sa loi de 1905 sur la laïcité – a su porter si haut et avancer si loin les valeurs universelles consacrées dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qu'elle a fini par faire le choix ambitieux d'une république laïque et démocratique où tous les citoyens vivent ensemble, en bénéficiant de la liberté, de l'égalité et de la solidarité ! Tellement admirable que j'ai choisi de servir cette République, ma République. J'en serais presque fier... sauf que je ne suis pour rien dans tout cela, j'en hérite. Et un tel héritage se partage ou se défend !

C'est ainsi que j'arrive à l'objet de ma lettre. En ce début de XXIème siècle, que reste-t-il de l'état républicain à la fois puissant et protecteur, comme de ses grandes missions d'intérêt public ? Plus grand chose : les idéologies en vogue étouffent la flamme républicaine tandis que les réformes en cours dépècent les derniers lambeaux des services publics. D'autres pourraient citer la justice, la santé ou la solidarité, je vous parlerai de ce que je connais, de ce que j'ai choisi : l'école primaire publique.

Monsieur le Président, autant vous le dire de suite, avec les transformations qui s'opèrent actuellement, l'État ne pourra plus garantir à chaque citoyen les mêmes droits en terme d'éducation. Et il s'agit, là, du déni d'un droit fondamental, surtout dans une république qui se prétend historiquement éclairée par le savoir et la pensée, la finesse et le bon goût. Cette ''modernisation'' de l'Éducation Nationale, qui se construit pas à pas depuis des années, avance sur plusieurs plans à la fois mais dans une grande cohérence. Sachant que votre temps est précieux, j'ai donc choisi de n'en aborder qu'un aspect, le plus saisissant.

Ayant déclaré la guerre contre l'échec scolaire, votre ministre en charge du dossier a entrepris de moderniser l'école prétendument dans l'intérêt des élèves mais avec quand même, dans un coin de la tête, les impératifs budgétaires liés à la mise en œuvre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), au respect du pacte européen de stabilité et autres contingences financières. Ainsi, à cette rentrée 2008 et sans concertations préalables aux prises de décisions, M. Darcos a ainsi décidé :

  • de mettre en place des nouveaux programmes qui conviennent parfaitement aux élèves comme ma fille, qui est structurée, attentive et appliquée, mais ne laisseront que peu de chances à son copain Victor de surmonter ses difficultés d'apprentissage ;
  • de diminuer le nombre d'heures de classe pour les élèves comme ma fille qui travaille bien et comprend vite mais pas pour Victor qui est soutenu 2h par semaine dans ses difficultés d'apprentissage;
  • et de renforcer le dispositif de stages de remise à niveau en CM1/CM2 pour que Victor entretienne ses difficultés d'apprentissage pendant les vacances de ma fille...

Mais ce n'est pas tout – et Victor est finalement un peu chanceux, car la rénovation du primaire est en cours et, pour la rentrée 2009, sans plus de concertation, M. Darcos nous annonce qu'il va :

  • supprimer progressivement les enseignants membres du Réseau d'Aides Spécialisées au Enfants en Difficulté (RASED) qui aident Victor pendant le temps scolaire et sans lui refaire la classe ;
  • mettre toujours plus d'élèves par classe – puisque toujours moins d'enseignants – ce qui ne plaira pas trop à ma fille qui aime avoir l'attention de la maîtresse mais beaucoup à Victor qui préfère se faire oublier ;
et remplacer la prise en charge à l'école publique des 2/3 ans par leur accueil dans des structures locales payantes, ce qui n'affectera pas la scolarité de Victor mais de son petit frère Hugo qui restera encore un an à la maison avec sa maman car « sa veau pas l'coup de bosser au smig si faut payer le jardin des veilles » ! Hugo n'aura donc pas la chance de son frère de bénéficier des apports langagiers et de la stimulation cognitive d'une première socialisation à l'école maternelle.
Croyez-vous sincèrement, Monsieur le Président, que votre ministre pourra, par de telles réformes, atteindre l'objectif qu'il s'est fixé de diminuer par trois le nombre d'élèves en difficulté ? Et pouvez-vous m'affirmer que l'école primaire de demain continuera d'assurer à tous les élèves des chances égales d'émancipation sociale ?

Actuellement, nous assistons à la mise en œuvre, à marche forcée, des dernières grandes étapes de la transformation du système éducatif français. J'en veux pour preuve l'autoritarisme croissant exercé par la hiérarchie, le souci de rendre improductif l'exercice du droit syndical au travers du Service Minimum d'Accueil (SMA), ou celui de faire surveiller l'opinion et l'activisme des enseignants !

Aussi, comme bon nombre d'entre eux, j'entre aujourd'hui en résistance parce que je ne peux me résoudre à ce que l'école publique, mon école, ne se préoccupe ni de Victor, ni de Hugo, sans être pour autant en mesure de faire éclore un nouveau Victor Hugo. La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration (article 15 de la DDHC de 1789) c'est pourquoi d'un fonctionnaire dévoué je me vois contraint de devenir un fonctionnaire désobéissant ! En conséquence, en tant qu'enseignant tout d'abord, je prends les décisions suivantes :

  • Je n'appliquerai pas les nouveaux programmes mais continuerai à travailler dans l'esprit des programmes de 2002 (qui n'ont d'ailleurs fait l'objet d'aucune évaluation).
  • Je n'effectuerai pas l'aide personnalisée auprès des élèves (qui est destinée à remplacer l'aide spécialisée du Rased) mais mettrai à profit ces 60 heures annuelles pour rencontrer les parents deux fois dans l'année (en milieu et fin d'année), organiser les projets pédagogiques collectifs et également pour faire vivre la bibliothèque de mon école (qui est actuellement sous-utilisée faute de personnel mis à disposition).
  • Je ne déclarerai pas à l'administration mon intention de faire grève, 48h à l'avance, mais j'informerai, comme par le passé, les parents d'élèves au moins deux jours avant.
  • Je ne me porterai jamais volontaire pour les stages de remise à niveau ni ne transmettrai de liste d'élèves.

Ensuite, en tant que directeur, je prends les décisions suivantes :

  • Je ne participerai plus au fichage centralisé des écoliers via Base Elèves
  • Je ne traiterai plus que les demandes administratives qui concerneront directement les élèves, mes collègues ou le fonctionnement de mon école.

Enfin, en tant que simple citoyen en dehors de tout parti politique, je n'empêcherai pas la diffusion de ces prises de position professionnelles mais au contraire, tenterai de participer à l'émergence d'une résistance citoyenne et non-violente, porteuse d'un projet de société généreux et ambitieux – depuis la crise financière, nous savons tous qu'il est possible de trouver beaucoup d'argent lorsque c'est nécessaire – car notre République est en train de tourner le dos à ses dernières missions d'intérêt public...

Conscient que vous ne mesuriez probablement ni l'ampleur du désastre qui menace l'école, ni celle de la colère qui submerge le monde enseignant, je sais que vous entendrez mon appel et ne décevrez pas l'espoir que je mets dans la grandeur de votre fonction.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la République, l'expression de mon attachement respectueux à la dignité de l'État républicain laïc et de croire en ma détermination à continuer d'œuvrer pour tous les élèves qu'ils soient ma fille, Victor ou Hugo.

CAZALS Bastien


> Copie à l'Inspection de l'Éducation Nationale de la circonscription de Gignac.
> Diffusion auprès des relais d'opinion.

http://uneecolepourvictorethugo.hautetfort.com/archive/2008/11/25/lettre-ouverte-a-nicolas-sarkozy-president-de-la-republique1.html

Niversaire.

Bô Niversaire Claude !!!

Oui, 100 ans aujourd'hui...

Un homme d'une intelligence rare qui a marqué mon année de philo ("Tristes tropiques") avec Margaret Mead ("L'un et l'autre sexe").



Je suppose que si l'on demande aujourd'hui à un individu lambda:

"Levi Strauss, tu connais ?"

"Ben, oui, c'est une marque de jeans !!!"

vous répondra le "Triste Topic"...

Hou !!! Elle est pas trop mauvaise hein ???


jeudi 27 novembre 2008

Chapeau, Madame Dolto !!!


Elle aurait eu 100 ans cette année "La Françoise"...
"Mes respects, Madame Dolto".

Ma grande copine brune (!) aux yeux verts (!), maman de trois grands garçons qu'elle a élevés seule (ouais !) m'a adressé ce lien:

http://www.curiosphere.tv/video-documentaire/5-vie-scolaire/106892-reportage-dolto%C2%A0-les-debordements-de-pouvoir-des-adultes


C'est à voir absolument, si l'on souhaite vivre plutôt bien en classe et à la maison...

Une autre vidéo tout aussi intéressante:

http://www.curiosphere.tv/video-documentaire/5-vie-scolaire/106889-reportage-dolto%C2%A0-quand-les-enfants-critiquent-leurs-parents

D'autres vidéos dans ce dossier "Dolto, médecin de l'éducation"
plus que jamais d'actualités dans ce monde où les enfants sont bien seuls !!!
Le Hors Série de Télérama est accompagné d'un CD intitulé:
"L'enfant porte le poids des espoirs de ses parents"
Ne pas lire:
"L'enfant porte le poids du désespoir de ses parents " !!!


mercredi 26 novembre 2008

Récré

Allez, on laisse de côté le chiffon, la wassingue, les copies, les cahiers, les préparations, les courses, les enfants, les documents administratifs... et on écoute ça...



et puis ça...


Alors, ça va mieux ???

mardi 25 novembre 2008

Copieuse !!!


Pour imiter le blog "Danger école" de Jack, ben, j'ai pris une photo, non pas de la fenêtre de ma classe puisque je n'y suis plus... mais de celle de mon bureau...
Ceux qui connaissent l'endroit, levez le doigt !!!

dimanche 23 novembre 2008

Comment apprend-on à lire ???


Très grande question à laquelle personne ne répond précisément.
J'ai connu la méthode syllabique "Nicole et Victor" en 1953-54.
Humour: on notera la "mixité" de la méthode: un garçon coiffé d'un béret, ruban noir noué autour de la chemise; une fillette, cheveux coupés au carré, noeud discret dans les cheveux (presque le même que le mien).

Ils ont l'air heureux : "Pour donner aux enfants la joie de lire, et mettre un fil conducteur entre les différentes leçons, les textes se rapportent le plus souvent à la vie familiale et scolaire de Nicole et Victor" (NDLA)
Je n'ai pas le souvenir d'un apprentissage douloureux. Ce qui m'importait c'était de pouvoir lire au plus vite mon unique petit livre d'or qui racontait l'histoire d'un petit chien qui n'obéissait pas, s'échappait tout le temps et était privé de soupe. Je racontais l'histoire régulièrement et dès que j'ai commencé à reconnaître des syllabes, des mots, j'ai éprouvé un plaisir immense. La méthode n'était pas réjouissante mais elle me permettait de passer à une lecture globale beaucoup plus attractive.
En maternouille, j'ai constaté que le livre ne faisait pas toujours parti de l'environnement des petiots. "Il est encore petit... il ne sait pas lire".
Comment donner l'envie de lire si on ne manipule pas ce merveilleux trésor qu'est le livre.


Extraits de la préface: "La leçon de lecture au Cours Préparatoire doit commencer au tableau noir. Le Maître (un homme, pas une femme...), au cours d'une conversation simple et brève ( pas de temps perdu !!!), y trace dessins, mots, son nouveau (à la craie de couleur), puis phrases."...
"La présentation de cette méthode en un livret unique apporte, outre une appréciable économie,(!!!) une certaine unité, et la possibilité de rendre plus aisée la reprise en main des enfants qui nous reviennent après quelques semaines d'absences. " ( Les mômes séchaient déjà dès le CP à l'époque ???)

Le petit Nicolas

Pour clore ce dimanche très froid, une vidéo qui réchauffe le coeur.

http://www.dailymotion.com/video/x1gtuz_le-petit-nicolas

vendredi 21 novembre 2008

Scénario catastrophe.

Journal intime d’un enseignant…

Lundi 20 août 2012

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. C’est ma dernière rentrée. Du moins je l’espère : si mon salaire ne diminue pas encore cette année.

Lundi 20 août ! Ils nous auront encore grappillé trois jours cette année. On ne pourra bientôt plus les appeler les grandes vacances. Et pourquoi se gêneraient-ils ? Personne ne conteste !

Mes élèves font un semblant de rang par deux avant de rentrer en classe. Là, je m’aperçois que ma salle est pleine à craquer. Je me demande si cette année encore j’aurai le courage de tenir jusqu’au 13 juillet. Mais une absence pour raison de santé aurait immédiatement des conséquences sur ma note. C’est vrai que depuis que le chef de l’établissement recrute les enseignants sur l’école et nous note, beaucoup de choses ont changées. Ce brave Robert ! Je pensais qu’on était des amis au temps où il n’était que directeur, mais nos relations ont brusquement évolué quand il est passé chef d’établissement et qu’il m’a demandé de le vouvoyer…

Cette année, une classe a encore fermé dans l’école, mais personne n’a rien dit lorsqu’on a appris que l’on devrait enseigner à 38 élèves par classe en moyenne. Il n’y a plus qu’un vieux briscard comme moi que cela choque encore. Les jeunes, eux se sont habitués et trouvent ça presque normal.

De retour à la réalité, je demande aux enfants qui ont des handicaps de venir s’installer dans les premières rangées. J’en aide deux qui ne peuvent se déplacer seuls, car depuis 3 ans ils n’ont plus d’AVS.

Depuis la disparition des « clin », « clis » et des classes d’adaptation, on intègre tous les enfants du plus petit handicap au plus lourd.

En voyant ces trente-huit paires d’yeux, je me dis que pour ma quarante-cinquième et dernière année, je ne suis pas gâté. Je devrais être en retraite depuis trois ans mais les pensions indexées sur la bourse ont tellement diminué que j’ai dû repousser sans cesse.

Des cris d’enfants me ramènent à mes nouveaux élèves. Le répit aura été de courte durée. Et d’ailleurs comment en serait-il autrement depuis que dans l’école publique ne viennent plus que les déshérités, les enfants en difficulté. Les autres, ceux qui font augmenter la courbe du taux de réussite sont dans le privé. L’obligation de publier sur le site Internet des écoles les résultats des établissements a fait fuir les parents aisés. Le problème est que nous sommes payés en fonction de ces résultats et dans notre école, or ils sont faibles ! D’où un petit salaire que je complète par quelques extras les samedis soirs dans le resto de mon village.

Je fouille dans ma mémoire pour retrouver le moment où tout a basculé. C’était il y a quelques années, quand l’école maternelle a commencé à être remplacée par des jardins d’éveil… on se mobilisait sous des bannières qui parvenaient encore à fédérer, et les syndicats bataillaient ferme pour défendre l’Ecole et la profession. Malheureusement, ils ont peu à peu perdu du terrain, sont devenus bien peu représentatifs, surtout en 2010 quand les CAPD ont été supprimées. Quand j’appelle mon délégué syndical, il a beaucoup de mal à me répondre, parce qu’il est en classe toute la semaine. Ses 41 élèves sont vraiment trop agités quand il est au téléphone !

L’autre jour, pendant la récré, il a réussi à me dire que, comme en Italie, l’Ecole va devenir payante pour tous. J’ai quand même peine à le croire… Est-ce vraiment possible ?

Ce récit, vous l’avez compris, relève encore de la fiction… mais pour combien de temps ?

http://sections.se-unsa.org/84/IMG/
pdf/journal_intime_v2008.pdf


jeudi 20 novembre 2008

mardi 18 novembre 2008

Le langage au coeur des apprentissages.


La première entrée en maternouille est source d'angoisse pour certains petiots. D'autres, déjà bien autonomes et préparés à cette grande aventure par des parents très attentifs franchissent le seuil de l'école, conquérants et fiers dêtre là.
J'ai le souvenir d'une blondinette (de 4 ans) qui trop contente de se retrouver dans cet univers où tout lui semblait ludique avait investi le "coin dînette" et prétendait y passer la journée. Au moment de la récréation je lui intimais gentiment l'ordre de quitter l'espace. Elle me regardait avec un air déterminé qui me signifiait qu'elle ne sortirait pas. Je lui vantais le plaisir d'aller jouer dehors, mais rien n'y faisait.
Alors, je haussais un peu la voix pour m'assurer qu'elle m'avait entendue et là, d'un coup, elle me lançait:
" Attention, Maîtresse, fais gaffe à ta tête !!!"

J'allais éclater de rire, mais du tac-au-tac, je lui répondais:
" Toi, aussi, Ch.... fais gaffe à ta tête !!!"

Surprise de m'entendre utiliser le même registre de langage, inhabituel pour une maîtresse, elle laissait tomber la poupée de ses mains et sortait, sourire aux lèvres...
Je m'étais fait une frayeur en lui répondant ainsi, mais sans le savoir, j'avais créé un lien ... qui, 16 ans plus tard, existe encore.
MERCI ma Ch...

lundi 17 novembre 2008

De la morale, bon sang !!!


Certains se souviennent des cours de morale qui démarraient la journée de classe comme un retour au calme... ou un réveil échelonné...
Le principe de morale sur lequel l'enseignant allait éveiller ou réveiller nos consciences était écrit au tableau.
Cahier du jour ouvert, on s'appliquait à recopier avec pleins et déliés (porte-plume oblige) cette belle phrase, dont personne n'avait soupçonné l'existence.
La morale est de retour dans les Nouveaux (???) Programmes...

Alors, pour donner matière à ceux et celles qui ont besoin d'aide, j'ai ressorti de mes archives un manuel de 1924 intitulé: "Manuel de Morale et d'Instruction Civique" par Bourceau et Fabry pour le Cours élémentaire et 1° degré du Cours Moyen.
Chaque leçon est introduite par la lecture d'un texte qui permet d'aborder la notion à comprendre. S'ensuivent les fameuses maximes qui ornaient (ou cornaient...) nos cahiers.
En voici quelques-unes sur lesquelles on pourra disserter ...
  • Obéir à ses parents, c'est bien, prévenir leurs volontés, c'est mieux. La désobéissance a conduit plus d'un enfant à sa perte.
  • L'instruction est la première des richesses. L'ignorance n'est pas seulement une honte, c'est un danger.
  • L'homme que tu dois le plus respecter après tes parents, c'est ton maître. Celui qui instruit est un second père.
  • Il est doux d'être unis et de travailler les uns pour les autres. Il se faut entrai'der. C'est la loi de la nature.
  • Si vous avez beaucoup, donnez beaucoup; si vous avez peu, donnez peu, mais que ce soit de bon coeur.
  • Manquer de propreté, c'est manquer d'égard envers les autres. L'eau froide et l'air pur sont les deux meilleurs médecins.
Une dernière pour la route...
  • Ne buvez jamais sans soif. Acheter de l'alcool, c'est acheter la mort.

Le temps...

Un poème et une chanson d'actualité...

LE TEMPS PERDU
Devant la porte de l'usine
le travailleur soudain s'arrête
le beau temps l'a tiré par la veste
et comme il se retourne
et regarde le soleil
tout rouge tout rond
souriant dans son ciel de plomb
il cligne de l'œil
familièrement
Dis donc camarade Soleil
tu ne trouves pas
que c'est plutôt con
de donner une journée pareille
à un patron ?
Jacques Prévert


http://www.bobdylan.com/#/songs/times-they-are-changin

Où que vous soyez, accourez braves gens.
L'eau commence à monter, soyez plus clairvoyants.
Admettez que, bientôt, vous serez submergés
Et que si vous valez la peine d'être sauvés,
Il est temps maintenant d'apprendre à nager
Car le monde et les temps changent.

Et vous, les gens de lettres dont la plume est d'or,
Ouvrez tout grands vos yeux car il est temps encore.
La roue de la fortune est en train de tourner
Et nul ne sait encore où elle va s'arrêter.
Les perdants d'hier vont peut-être gagner
Car le monde et les temps changent.

Vous, les pères et les mères de tous les pays,
Ne critiquez plus car vous n'avez pas compris.
Vos enfants ne sont plus sous votre autorité.
Sur vos routes anciennes, les pavés sont usés.
Marchez sur les nouvelles ou bien restez cachés
Car le monde et les temps changent.

Messieurs les députés, écoutez maintenant.
N'encombrez plus le hall de propos dissonants.
Si vous n'avancez pas, vous serez dépassés
Car les fenêtres craquent et les murs vont tomber.
C'est la grande bataille qui va se livrer
Car le monde et les temps changent.

Et le sort et les dés maintenant sont jetés
Car le présent bientôt sera déjà passé.
Un peu plus chaque jour, l'ordre est bouleversé.
Ceux qui attendent encore vont bientôt arriver.
Les premiers d'aujourd'hui, demain, seront les derniers
Car le monde et les temps changent.

Pour finir sur une note d'humour.

Mon ATSEM (et aussi ma copine...) se désolait d'avoir des ridules naissantes.
Je la rassurais en lui disant: "Regarde, j'ai des rides, mais je ne les sens pas, elles ne me font pas mal... Je t'assure..."


dimanche 16 novembre 2008

La Martine ...


Elle défraie la chronique cette Martine que j'ai connue et détestée quand j'étais môme.
Elle ne ressemblait en rien à mon vécu et je n'arrivais vraiment pas à m'identifier à elle. On a besoin de "modèles" quand on est petit. Ben, non, c'était pas elle. Je préférais Heïdi.
Alors, quand cette série relookée de Martine est parue, j'ai ressenti une jubilation certaine...
Cette pov' gamine, à qui il arrivait des aventures incroyablement absurdes et niaises, s'est retrouvée descendue en chute libre des esprits bien pensants, des petites filles, en jupe plissée, socquettes blanches et chaussures vernies.
D'ailleurs, en classe, quand une petiote de maternouille apportait un de ces livres... je prétextais toujours un manque de temps, ou de lecture trop difficile pour des 4/5 ans... et proposais à l'occasion qu'elle en fasse elle-même la lecture à ceux, ou plutôt celles, qui voudraient l'entendre.
Eh, ben ça ne fonctionnait pas forcément... et je m'en réjouissais.
Merci Martine d'avoir été aussi peu présente dans ma classe...
Merci pour tout et... de rien...

vendredi 14 novembre 2008

Ayé !!!

Ayé !!! Ça me démangeait... je l'ai fait.
Sans aucune prétention, juste pour parler de tout et de rien.
Ce qui est sûr, c'est que le fait d'être maîtresse en TGV... c'est à dire retraitée, pensionnée... permet une très grande disponibilité pour soi, pour les autres.
L'école qui m'a donnée tant de plaisir est encore présente après deux ans de TGV.
J'ai toujours envie d'aller sentir l'odeur très particulière d'une classe, voir les petiots, les collègues qui se racontent et savent que je les écoute, les apprécie, les encourage à persévérer dans ce métier qui est le plus beau du monde.

J'ai le TEMPS... pour tout... et pour rien...