dimanche 23 novembre 2008

Comment apprend-on à lire ???


Très grande question à laquelle personne ne répond précisément.
J'ai connu la méthode syllabique "Nicole et Victor" en 1953-54.
Humour: on notera la "mixité" de la méthode: un garçon coiffé d'un béret, ruban noir noué autour de la chemise; une fillette, cheveux coupés au carré, noeud discret dans les cheveux (presque le même que le mien).

Ils ont l'air heureux : "Pour donner aux enfants la joie de lire, et mettre un fil conducteur entre les différentes leçons, les textes se rapportent le plus souvent à la vie familiale et scolaire de Nicole et Victor" (NDLA)
Je n'ai pas le souvenir d'un apprentissage douloureux. Ce qui m'importait c'était de pouvoir lire au plus vite mon unique petit livre d'or qui racontait l'histoire d'un petit chien qui n'obéissait pas, s'échappait tout le temps et était privé de soupe. Je racontais l'histoire régulièrement et dès que j'ai commencé à reconnaître des syllabes, des mots, j'ai éprouvé un plaisir immense. La méthode n'était pas réjouissante mais elle me permettait de passer à une lecture globale beaucoup plus attractive.
En maternouille, j'ai constaté que le livre ne faisait pas toujours parti de l'environnement des petiots. "Il est encore petit... il ne sait pas lire".
Comment donner l'envie de lire si on ne manipule pas ce merveilleux trésor qu'est le livre.


Extraits de la préface: "La leçon de lecture au Cours Préparatoire doit commencer au tableau noir. Le Maître (un homme, pas une femme...), au cours d'une conversation simple et brève ( pas de temps perdu !!!), y trace dessins, mots, son nouveau (à la craie de couleur), puis phrases."...
"La présentation de cette méthode en un livret unique apporte, outre une appréciable économie,(!!!) une certaine unité, et la possibilité de rendre plus aisée la reprise en main des enfants qui nous reviennent après quelques semaines d'absences. " ( Les mômes séchaient déjà dès le CP à l'époque ???)

9 commentaires:

  1. attention Marité , je me lance, je vole à ton secours...
    comment apprend-on à lire ?
    chacun peut avoir une réponse et au delà des méthodes qui font les frais du débat sur l'échec scolaire, je pense plutôt qu'apprendre ( pas uniquement à lire d'ailleurs) est le fruit d'une rencontre de désirs: désir d'acquérir la connaissance pour l'enfant et désir de faire connaître pour l'enseignant. Le désir de savoir chez l'enfant est trés précoce, selon les réponses de l'entourage à cette curiosité au monde , il développera le sentiment que connaître est important,mais ensuite il lui faudra rencontrer une maîtresse ( ou un maître) qui a en lui le désir d'enseigner, avec rigueur et persévérance,qui est capable de ne pas en vouloir à l'enfant qui est en panne de capacité d'apprendre( oui , ça déstabilise l'échec de ses propres élèves), qui est convaincu que le regard porté sur ses élèves et l'aide individualisée ( c'est le plus difficile) viendront à bout des difficultés. En conclusion, je suis hors des débats sur les méthodes, je crois aux relations humaines et à l'amour de son travail.

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  2. Tu as bien fait de voler mon ISA... et vraiment c'est un vol hyper agréable et maîtrisé.
    Quand j'avais posté cet article je voulais démontrer que tout apprentissage pouvait se faire et devait se faire dans le plaisir pour aboutir.
    J'ai souvenir de mes Titiots qui buvaient mes lectures d'albums tellement moi-même je prenais du plaisir à les lire, à les "jouer" presque... Je leur disais: " Le livre est précieux, prenez-en soin, bientôt vous allez pouvoir lire comme moi et vous verrez c'est magique et tellement plaisant..."
    MERCI ma Topine pour ton commentaire qui rejoint tout ce que je pense de la façon dont on apprend et on enseigne. Il va falloir qu'on se la créée notre école. Mon titiot me le disait encore il y a deux jours...
    GROS BECS.

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  3. Re-coucou
    Je viens de lire vos commentaires qui me replongent dans le CP, classe magnifique, la plus belle où l'on voit les progrès réalisés plus que dans n'importe quelle autre classe, mais quel stresse aussi ! Je me rappelle attendre ces fameux déclics qui chez certains ne viennent pas...
    L'amour du travail, l'amour des p'tiots, la patience sont les maîtres-mots pour parvenir à nos fins, je crois qu'on se rejoint là-dessus
    Souvenirs, souvenirs...
    Bisoussssssssssssssssss

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  4. Re-coucou aussi LYLY,

    J'ai eu 2 années un CP et je ne saurais dire si c'est la plus belle classe. Je suis sûre qu'avec tes petiots tu constates avec bonheur des compétences se développer chaque semaine. J'aurais eu un CM je pense que je me serais aussi bien "éclatée"avec eux et réciproquement.
    BISOUSssssss

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  5. Bon... là, ce que je peux te dire, c'est que j'ai fait des préparations pour un CP que je n'ai jamais eu car il s'était transformé en CE1 à la rentrée des classes.

    Une trouille bleue, moi, de cette classe... ce que tu trouveras sans doute curieux, d'autant que l'un de mes plus beaux souvenirs d'école fut d'avoir appris à lire à un élève de CM2 en grand échec scolaire.

    Je lui ai mis "Boule et Bill" entre les mains, et il a aimé assez pour accepter d'apprendre.

    ... ce qui fait que ses parents m'ont eu ensuite en grande estime... alors que j'avais seulement "débloqué" un mécanisme qui ne demandait qu'à fonctionner.

    C'était un enfant intelligent.

    Mais... trop trouillarde, moi, j'avais peur de ne pas savoir, de "rater" cette période d'apprentissage, de ne pas voir les difficultés des élèves... bref, j'ai eu dans ma vie plus de "grands" que de "petits", mais j'ai adoré leur raconter des histoires, leur faire écrire celles dont ils avaient envie de parler...

    Mes CM1 et CM2... rien que du bonheur, intense.

    La lecture, c'est aussi, je crois, leur trouver "le" livre.

    J'ai le cas, très proche, d'une jeune fille qui a découvert en première qu'elle aimait lire, quand le prof de français lui a confié "Les mains sales" de Sartre... Elle a rattrapé ensuite tout ce qu'elle n'avait pas lu depuis le CM2 !

    Bon, je crois que je peux maintenant aller me cacher... parce que comme maîtresse de CP, on fait bien mieux que moi.

    Bisous, Marité.

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  6. Meri QUICHOTTINE d'avoir raconté ton expérience qui est très riche. Ne te cache pas...
    J'ai le souvenir d'enfants qui ont su lire grâce au BD. Comme tu dis, le déclencheur est propre à chacun, le tout est d'être très attentif.
    Quand j'ai commencé j'avais des classes de CEG (CES de maintenant), le rapport à la lecture était totalement différent de ce que j'ai pu vivre en élémentaire ou en maternouille. Mais c'était une très belle expérience.
    BISOUS très ensoleillés.

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  7. J'avais promis de revenir lire ton article et me revoilà... Je me demande s'il me reste quelque chose à dire. Toutes tes Topines ont dit des choses extrêmement justes et je vais faire des répétitions. Comment apprend-t-on à lire ? Je suis aussi une instit en TGV comme tu dis et j'ai eu essentiellement des CP. Une classe que j'adorais et dans laquelle je me suis réellement éclatée jusqu'à un profond découragement et une fatigue mal assumés.
    Au départ, j'ai utilisé des méthodes connues "Daniel et Valérie", "Rémi et Colette", puis "Bigoudi et Cie". "Le fil des mots "aussi. Un jour dans un petit village de campagne j'ai eu une classe de GS/CP très peu chargée. Je travaillais avec Bigoudi avec mes CP et m'étais amusée à inventer une histoire de loup pour apprendre les sons à mes GS qui se sont mis à lire presque aussi vite que les plus grands. Lors d'une visite, l'inspecteur m'a encouragée à utiliser ma propre méthode. Je n'ai pas osé. Quelle angoisse de partir sans support... Et puis le temps a passé. J'ai quitté ma campagne pour aller en ville où j'ai pris un CP pur. La collègue que j'ai remplacée partait en retraite. Elle utilisait une méthode perso et m'a, elle aussi, encouragée et je me suis lancée. Au fil des années ma méthode s'est étoffée et mes petits personnages sont devenus (à cette époque) les vedettes de mon école. Le courant passait plutôt bien avec mes élèves et j'essayais toujours de faire passer les choses sous forme de jeu et avec humour. J'avais sans arrêt l'impression d'être sur une scène de théâtre face à tous ces petits yeux (attentifs ou pas...) J'aimais que l'apprentissage se fasse par le jeu et non la contrainte. Par contre je n'ai jamais compris à quel moment le déclic a lieu. Ce moment crucial est différent selon les enfants et c'est vraiment un moment magique auquel je faisais face avec toujours beaucoup d'émotion. Dernièrement je suis allée accompagner la classe d'une collègue à la bibliothèque. J'ai eu la joie d'être bien accueillie par mes "anciens" et ce qui m'a fait plaisir c'est quand une petite fille m'a dit : "C'était bien avec toi pasque t'es rigolote"... Je suis ravie de leur avoir appris quelque chose sans les avoir traumatisés. Mais ce qui me touche le plus c'est que j'ai créé une grille de repérage et d'apprentissage de sons très personnelle et qu'aujourd'hui, la plus jeune de mes enfants, orthophoniste, utilise cette grille pour la rééducation de certains de ses petits patients. Le jour où elle m'a annoncé ça, les larmes me sont montées aux yeux.
    Je n'ai jamais su travailler en utilisant des grands (gros) mots, des techniques élaborées. Je n'ai travaillé qu'avec mon instinct et ma fille m'a offert une reconnaissance et une validation de mon travail qui est un merveilleux cadeau.
    Waouh !!! Je suis horriblement bavarde... et je n'ai même sans doute pas répondu à ta question de base...
    Garde ce long commentaire pour toi et efface-le de ta page après l'avoir lu. Inutile de saouler d'autres copinautes.
    Bises à toi Marité ! Ça m'a fait plaisir de replonger dans ma passion lecture...

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  8. Non OXYGÈNE, tu n'es pas une bavarde, tu es comme moi... quand je commence à parler d'école, je ne peux plus m'arrêter.
    Ce que je retiens surtout de ton commentaire c'est que tu as su te détacher des méthodes et créer la tienne... Ça c'est super important. Le courant passe mieux à partir du moment où l'on se sent à l'aise dans sa façon de faire. Parfois le livret tout prêt devient un carcan dont on ne sait se dépétrer... car il ne correspond pas à la classe ou à ta pratique. Je ne supportais pas les fichiers clés en mains suggérés pour la maternouille. C'est rassurant quand on débute mais cela devient vite très monotone et inapproprié. Je n'ai jamais proposé la même activité d'une année sur l'autre en 37 ans et demi de "carrière"...
    Ta fille a su prendre "ta substanfique moëlle" et l'exploiter... elle a eu raison. Je regrette que les enseignants soient frileux et ne mutualisent pas leurs pratiques. Cela permettrait d'éviter beaucoup d'écueils et de solutionner certaines difficultés. Et puis quand on travaille à plusieurs on multiplie les richesses...
    Bon, je m'arrête sinon... demain j'y suis encore.
    Je suis ravie qu'il y ait eu ces commentaires.
    Ce post les méritait...
    Bonne soirée et BISOUS Oxygène.

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  9. Comme tu es très sage, Marité, je t'offrirai, à la remise des prix, un autre petit livre d'or et un petit livre d'argent.
    Bises d'Ep'

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